La multiplication d’initiatives individuelles, sans cadre préalablement défini par la
puissance publique, a souvent engendré des conséquences irréversibles pour la collectivité : consommation inconsidérée de l’espace, mauvaise intégration des
constructions dans le tissu urbain existant, voirie et réseaux d’assainissement mal raccordés, insatisfaction de la demande de services publics et de
transports en commun, augmentation des divers coûts d’entretien pour la collectivité…
Ces constats furent au centre des réflexions lors de l’élaboration du Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la commune approuvé le 8 juillet 2004.
Le PLU communal a pris pour parti principal d’économiser l’espace commun disponible en maîtrisant l’étalement urbain.
Dans ce cadre, la problématique du coeur de ville est, dès lors, clairement apparue
comme centrale et incontournable. Outre les réflexions d’ordre général sur l’inscription de cet espace de vie au sein même de la collectivité, la stratégie foncière mise en place et la concertation fructueuse menée avec les propriétaires ont permis à la commune de faire plusieurs acquisitions et notamment celle d’une parcelle clef de 1800 m2, au début de l’année 2008. Dès lors pouvait commencer une véritable étude portant sur l’aménagement du coeur de Limours. S’appuyant sur les multiples travaux
menés par le passé mais restés inachevés, sur l’analyse menée à la demande de la commune par le Conseild’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement de l’Essonne (CAUE 91) de 2008 à 2009 et résumée dans un document intitulé « Intentions pour l’aménagement du coeur de Limours » ainsi que sur une équipe professionnelle pluridisciplinaire d’assistance à maîtrise d’ouvrage, l’équipe municipale a souhaité développer un mode opératoire adapté à sa démarche d’ouverture et à l’importance du sujet : c’est la gouvernance participative.
Cette démarche doit permettre à terme de dégager, dans la transparence, les conditions d’un consensus et des marges de manoeuvre là où la situation apparaît
comme bloquée depuis de nombreuses années, alors même que tout le monde se rejoint sur la nature des dysfonctionnements constatés actuellement. Par ailleurs, fidèle à sa conception transversale du développement durable et soucieuse de concrétiser son engagement, l’équipe municipale a opté pour une labellisation « Approche Environnementale de l’Urbanisme » (AEU) en même temps qu’elle inscrivait l’opération coeur de ville au concours « Eco Quartier » lancé par le Ministère du Développement durable. Aujourd’hui, à l’occasion de ce point d’étape, l’engouement suscité par cette démarche démocratique et la qualité du travail accompli sont patents. Nous savons combien l’exercice est particulièrement délicat et semé d’embûches. Aussi il faut saluer l’état d’esprit résolument positif qui anime les nombreux membres du Comité Consultatif Urbanisme qui ont accepté de participer à
cette réflexion déterminante pour l’avenir de Limours.
Comme le dit l’adage :
« Là où il y a une volonté, il y a un chemin ».
2008, le le Conseil d’Architecture, Urbanisme et Environnement (CAUE) a été créé par le législateur et mis en place par le
Conseil Général pour offrir aux communes un outil professionnel pour un développement qualitatif.
Il a donc été naturellement choisi et, dans un premier temps, a présenté des éléments d’analyse particulièrement intéressants portant sur la structure urbaine et le maillage historique de la commune :
2009, le CAUE a exposé sa proposition qui consiste à trouver une cohérence entre les espaces publics, à leur donner une lisibilité, facilitant l’appropriation du coeur de ville par les habitants.
Afin d’y parvenir, quatre axes d’aménagement ont été dégagés :
2010, dans le cadre d’un marché public et après commission d’appel d’offres,
la municipalité a retenu un groupement de professionnels (Cabinet SIAM centre)
sur la base des enjeux définis précédemment par le CAUE.
Le lancement des études de faisabilité a débuté par un approfondissement de la
commande municipale à travers la déclinaison des orientations d’aménagement
fixées par le CAUE.
2011, après ce premier temps d’étude, l’équipe municipale a souhaité ouvrir le débat à un public plus large afin de réunir les citoyens autour de l’intérêt général.
La méthode retenue est celle de la gouvernance participative. Cette démarche novatrice repose sur quatre principes fondamentaux : la responsabilité, la transparence, l’état de droit et la participation.
Elle s’est rapidement imposée comme seule issue possible : elle devait permettre d’approfondir la concertation (approfondissement démocratique) avec la population et de dégager les termes d’un consensus allant au-delà du cercle strict des membres
du conseil municipal (recherche du consensus technique).
Le sujet de la réflexion ne vise pas moins que la mise en oeuvre d’une ambition communale qui tend à doter la ville de Limours d’un centre ville moderne, fonctionnel et adapté aux exigences tant des commerçants que des usagers, tout en respectant la richesse patrimoniale.
➔ A ce stade et de façon générale, deux constatations s’imposent :
Tout d’abord, la prise en compte, très réaliste, de la fragilité d’un coeur de ville s’est rapidement imposée comme une constante dans l’ensemble des échanges : nécessité de maintenir l’activité commerciale et ses paramètres essentiels que sont les
accès et le stationnement.
Ensuite, l’humilité nécessaire dans l’approche globale d’un tel sujet qui, jusqu’ici, n’avait été qu’ébauché partiellement sans jamais trouver de solution concrète.
Enfin, enseignement essentiel de cette expérience : le caractère responsable des débats qui a conduit les membres du Comité Consultatif à convenir de la nécessité d’une action progressive et phasée dans le temps et la nécessité de concevoir un programme adapté aux moyens budgétaires de la Ville.
➔ Sur le contenu même de cette première phase, plusieurs constantes ressortent clairement :