La place, la mairie

Il n'est rien de médiéval à Limours. Seuls des toponymes ont survécu à la guerre de Cent Ans. Le village d'aujourd'hui est né du champ de ruines laissé par les bataillons anglais. La fin du XVe siècle et le début du XVIe siècle sont pour Limours comme pour le reste du royaume l'époque de la renaissance.


La place :

En 1773

En 1773

A cette époque de paix et de croissance retrouvées, et de reconstruction, au passage du XVe au XVIe siècle, on a choisi de faire de Limours une place agricole d’importance : la place centrale devait être suffisamment large pour accueillir un marché avec une halle. Contrairement aux très nombreux « villages-rue » où l’activité est concentrée sur une artère centrale, la ville s’est ainsi donné les moyens de rivaliser avec les grandes bourgades, telles Dourdan ou Arpajon elles aussi dotées d’une place centrale avec halle.

Le tracé des voies et les emprises au sol sont restés les mêmes. Certaines maisons datent probablement du XVIe siècle. Certaines portent la marque des activités agricoles (portes de greniers, parfois avec poulie, mécanismes de graineterie, etc.). La mairie actuelle est elle-même un vestige de la halle.

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Le marché :

Le marché hebdomadaire (toujours florissant) fut autorisé par le roi en 1506 (Louis XII).

Plus tard, il prend une très grande importance avec l’arrivée de la châtaigne comme nouvelle marchandise, pour laquelle les grossistes de Versailles et de Paris viennent se fournir. C’est ensuite les haricots Chevrier (=flageolets) qui tiennent lieu de spécialité locale, au point qu’une autre halle doit leur être spécialement dédiée (d’abord à l’emplacement du clocher, puis là où un petit parking porte aujourd’hui son nom, à l’extrémité ouest de la rue des Petits Prés). Puis la fraise apparaît également, comme une troisième spécialité locale.

Une halle fut créée en même temps que le marché, en 1506. Mais cette construction que le village a connu jusqu’au XIXe siècle était si délabrée que la Commune la fit démolir en 1911. Une belle maquette, réalisée par Christiane et Jean-Marie Bourgeois de la Mémoire de Limours, est en exposition permanente au premier étage de la mairie, avec une série de cartes postales anciennes.

Halle

Halle

Avis !

Avis émis par le concessionnaire des droits de place sur le marché de Limours

Avis émis par le concessionnaire des droits de place sur le marché de Limours.

En effet, c’est ainsi que se déroulaient les marchés : chaque heure était réservée à une marchandise déterminée, et c’est la cloche qui trônait sur le toit de la halle qui sonnait la fermeture d’un marché et l’ouverture du suivant. Il en fut ainsi de la Révolution à la seconde guerre mondiale.

Le droit d’étalage était calculé à la pièce présentée à la vente (oie, dinde, gibier), à la paire (poulets, canards, lapins, pigeons), ou à la douzaine (allouettes), ou par panier (fruits et légumes, fromages, oeufs), ou par sac d’un hectolitre à un et demi (céréales, pommes de terre, châtaignes, légumes secs).

Le marché comptait aussi des manèges de chevaux de bois, des jeux, des saltimbanques et des chanteurs (leurs heures étaient libres et leurs droits d’étalage calculé par mètre carré).

Il nous reste de cette époque au moins une marque sur la place de Limours (outre la mairie elle-même, voir ci-dessous, et la largeur de la place) : la cloche. Elle a été récupérée puis scellée directement sur la mairie.

la cloche et la poulie

la cloche et la poulie

La mairie :

Outre la cloche, il reste des halles juste le pavillon de pierres qui abritait le pesage et le mesurage du marché. La large arcade encore bien visible (devenue la baie vitrée du côté de l’église) est l’ancienne entrée sous la halle. Le bâtiment actuel date du XVIIIe siècle, mais fut entièrement reconstruit à l’identique en 1845.

Le Conseil municipal au début « itinérant » de salle en salle, toujours louée pour l’occasion, va y prendre ses habitudes à partir de 1807. Mais le bâtiment qui n’est pas par nature une mairie va devoir s’agrandir dans toute la mesure du possible, c’est-à-dire en réalité dans la limite du rez-de-chausée, en comblant le porche. Ce volume reste bien petit pour l’administration d’aujourd’hui. Il en résulte des services répartis sur plusieurs sites différents.

Le Sabot Rouge :

Ce nom porte aujourd’hui la fière continuité de plus de quatre siècles d’existence de l’établissement (interrompue pour ce qui concerne l’hôtellerie). Il est d’ailleurs une sorte de vestige du château, si l’on considère que sa royale fréquentation a engendré cette appellation, à en croire l’anecdote narrée sur cette carte ancienne.

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