Février

Vidéosurveillance, une fausse bonne idée ! - LM#172

Vidéosurveillance, une fausse bonne idée !

Nous avons déjà eu un aperçu du budget 2022 avec le Débat d’Orientation Budgétaire de décembre. Nous commenterons ce budget dans le prochain bulletin puisqu’il n’est pas encore

passé au Conseil municipal. Mais nous y avons relevé un point qui nous a un peu surpris. Parmi les investissements, 40 K€ sont prévus pour la vidéoprotection. Il s’agit d’achat et d’installation de caméras aux entrées/sorties de ville, en réponse «à une demande
de la gendarmerie ». Et, en cohérence avec le programme 2020 d’ Aimons Limours, « …ce n’est qu’un début… ».
Est-ce un moyen de lutte contre un réel sentiment d’insécurité à Limours ou une décision politique portée par une conviction assumée et dans l’air du temps ? Certes, il y a des incivilités et des cambriolages périodiques à Limours. On peut imaginer que ces caméras auraient un effet rassurant à condition qu’elles soient exploitées en temps réel par du personnel (gendarmes ou policier municipal) pour déclencher une action rapide. Ceci nécessiterait un investissement plus lourd et des moyens humains conséquents, inadaptés à l’échelle de notre commune. Alors, il
s’agit plutôt d’enregistrer des images en entrée/sortie de ville, soit, essentiellement de véhicules. Les images seront transmises à la gendarmerie, donc aux services de l’état. On remplace le gendarme (financement de l’état) par des caméras (financement communal). L’objectif est d’aider au travail d’élucidation des délits et à l’arrestation des délinquants. Il faut donc parler non pas de vidéoprotection mais de vidéosurveillance. Il y a l’investissement et la supervision mais aussi la maintenance : cette charge sera-t-elle assumée par la gendarmerie (État) ou par le budget de la commune ?
La surveillance s’exercera sur les routes principales traversant la commune. En quoi, cela servira-t-il la sécurité en ville, dans les quartiers résidentiels et dans les hameaux ?
Depuis 20 ans, de nombreuses communes se sont équipées à grands frais. En général, la population est a priori favorable, se sentant rassurée, mais toutes les analyses montrent le peu d’efficacité de ces dispositifs, sauf dans des lieux bien délimités ou clos comme les parkings, les banques, les magasins, les transports ou les bâtiments publics.
Cette vidéosurveillance collective a-t-elle un effet dissuasif ?
Le risque de se faire identifier et interpeller est très faible ! Pour les cambriolages, les véhicules sont souvent volés ou munis de fausses plaques. Les statistiques de la Sécurité Intérieure montrent qu’aucune corrélation globale n’a été relevée entre l’existence de dispositifs de vidéoprotection et le niveau de la délinquance commise sur la voie publique, ou encore les taux d’élucidation.
Ce qui nous inquiète : la demande pour être « protégé » au plus près de chez soi, ne risque-t-elle pas d’augmenter ? Le sentiment d’insécurité développé risque de masquer la capacité d’intrusion de ces caméras dans nos vies. Intrusion dont on a peu conscience mais qui est bien réelle. Nous estimons que cet investissement coûteux et inefficace constitue un gaspillage car il ne répond pas à un besoin essentiel des habitants.

Les élus de Changeons de Cap : Simone Cassette,

Bernard Morin, Catherine Hespel, Maurice Pagel

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