Octobre

Urgence climatique : politiques des trop petits pas ! LM#168

Urgence climatique : politiques des trop petits pas !

Le 6e rapport du GIEC* a été publié le 6 août. Ce travail mené pendant 3 ans par des scientifiques de 66 pays confirme l’alerte déclenchée depuis 30 ans. L’ampleur et la rapidité des changements du système climatique sont sans précédent et la responsabilité humaine est maintenant un fait établi : notre activité explique le réchauffement observé pour la période 2010-2019. À l’approche de la COP26 prévue en novembre en Écosse, c’est un avertissement sévère qui est adressé aux États après plus de 25 ans de négociations en dépit desquelles rien n’a vraiment bougé. Les conséquences se traduisent par l’augmentation des incendies, des inondations, des canicules…

En France, les citoyens sont conscients du danger et en majorité, sont prêts à revoir leurs comportements et à impulser un réel changement mais comment agir dans un contexte de crise où, pour certains, se profilent une impression de déclassement et un accroissement de la pauvreté. La Convention citoyenne qui a réuni 150 citoyens tirés au sort a fait de nombreuses propositions mais trop peu ont été retenues. Comment faire autrement ? Les gestes individuels ne peuvent suffire ; l’État, les collectivités et donc les politiques publiques ont leur part à jouer pour des transformations à très grande échelle, à commencer par restreindre voire inverser les logiques mondiales de compétition et de profit qui prévalent et les incitations à la consommation.

Le Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET) est préparé par la Communauté de Communes depuis déjà 2 ans et doit être voté d’ici la fin de cette année. Cadre local pour définir des objectifs de réduction des gaz à effet de serre, de consommation d’énergie, il se traduit en particulier par des actions au niveau de l’habitat, des transports, de l’alimentation. Discuté lors de plusieurs ateliers de la CCPL, ce plan ne nous a pas semblé très ambitieux ! Des aides pour amélioration de l’habitat à court terme… mais peu de réflexion de fond pour, à long terme, modifier sensiblement notre mode de vie, de consommation ou de mobilité. Le développement économique local est essentiel pour limiter les déplacements, il faudrait favoriser les entreprises qui veulent s’inscrire dans la transition écologique mais aussi sociale, travailler sur l’agriculture locale… Le Plan Local de l’Habitat, différé par la nouvelle équipe communautaire, pourrait aussi être un outil important à exploiter dans cet objectif.

Le plan de relance gouvernemental devrait réellement orienter les financements vers des changements structurels favorables au climat. Nous vivons dans un monde plus chaud de 1,1 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Cette augmentation pourrait atteindre 1,5 °C vers 2030. Et quoi que nous fassions, les températures continueront d’augmenter d’ici 2040 avec toutes les catastrophes que cela induit.

Un large débat au niveau local, avec la population, nous semble nécessaire pour informer, expliquer, écouter et réfléchir ensemble à des solutions de proximité. Il y a urgence !

* Groupe Intergouvernemental d’experts sur l’Évolution du Climat : rapport consacré aux « Connaissances physiques du réchauffement climatique et de ses effets sur le système Terre ».

 

Les élus de Changeons de Cap: Simone Cassette,

Bernard Morin, Catherine Hespel, Maurice Pagel

Retrouvez-nous sur et   Contact : cdc.limours@gmail.com