Lors de la commission des finances préparant le budget communal 2023, nous avons noté que l’INSEE constatait en 2020, une baisse de la population de Limours depuis 2014 (environ 220 habitants en moins). Madame Le Maire nous a répondu que cette information était faussée par un nombre non négligeable de personnes n’ayant pas répondu par internet après passage des agents recenseurs et que toutes les communes du territoire sont affectées par cette situation, l’INSEE n’ayant pas apporté les corrections adéquates. Le nombre de logements sur Limours a augmenté, la population ne peut pas diminuer. Cette explication révélatrice des difficultés liées à l’accès au numérique pour tous, est en partie plausible mais nous sommes étonnés que l’INSEE, organisme de référence, n’utilise pas un coefficient correcteur pour compenser ce phénomène. Sur l’ensemble du pays, cela conduirait à une baisse de la population française… ce qui n’est pas le cas ! Et pourquoi la mairie n’a-t-elle pas vérifié le nombre de réponses par rapport aux dossiers déposés, ce qui aurait permis une relance et conduit à un résultat plus fiable ?
Le dernier recensement de Limours a eu lieu en 2019 et a dénombré 6 492 habitants1 soit 130 habitants de moins qu’en 2013. Les chiffres de 2020 sont estimés mais confirment la tendance.
L’impact de l’évaluation de sa population par l’INSEE n’est pas anodin pour une commune car c’est à partir de ces données que sont étudiés les besoins de la commune dans des domaines
aussi variés que l’urbanisme, l’enseignement, l’aide sociale… et les montants des dotations et concours financiers alloués par l’État.
Les données INSEE de 2019(1) montrent qu’effectivement, le nombre de ménages a augmenté sur la commune depuis 2013 (+76) et même depuis 2008 (+228), mais aussi que leur taille ne cesse de diminuer (moyenne de 2,52 en 2008 et de 2,34 en 2019).
Nous avons certes plus de foyers, mais ceux-ci sont « plus petits » et au global nous avons moins d’habitants qu’avant. L’évolution des classes d’âge de la population est aussi représentative de ce phénomène : de 2008 à 2019, le nombre de personnes de 15-44 ans diminue et celui des plus de 60 ans a augmenté. Les jeunes qui quittent le foyer familial ne restent pas à Limours et partent bien souvent dans une commune où le coût du logement est moins élevé avec plus de services, notamment des transports en commun. Car Limours attire par son cadre de vie, de nouveaux habitants souvent issus de classes sociales plutôt favorisées, qui s’adaptent au montant élevé des logements proposés, mais manque encore de logements à prix modeste pour primo-accédants et de logements aidés.
Les chiffres de l’INSEE démontrent que les « sortants » sont plus nombreux que les « entrants » : moyenne annuelle de +0,3 % entre naissances et décès mais de -0,6 % par les départs. Les récents programmes immobiliers n’ont pas modifié la tendance mais ont fait fleurir les agences immobilières ! Cette situation est aussi la conséquence de 20 années de politique frileuse de développement de la commune. Le futur « Cœur de ville » sera-t-il enfin l’occasion de retrouver un peu de dynamisme… sans flambée des prix ? A suivre de près.
(1). Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=COM-91338
Les élus de Changeons de Cap : Simone Cassette,
Bernard Morin, Catherine Hespel, Agathe Ratinet
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