L’hommage traditionnel rendu par Limours aux victimes, aux héros et martyrs de la déportation s’est déroulé le dimanche 25 avril au cimetière communal.
Après lecture par Julien Martins, jeune Limourien, du message rédigé par les associations des déportés et de la mémoire, j’ai proposé à l’assemblée réunie d’écouter l’émouvante chanson de Jean Ferrat, Nuit et brouillard, qui à elle seule résume bien des discours.
« Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers, nus et maigres tremblants, dans ces wagons plombés, qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants. Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent. Ils se croyaient des hommes, n’étaient plus que des nombres, depuis longtemps leurs dés avaient été jetés. Dès que la main retombe il ne reste qu’une ombre, ils ne devaient jamais plus revoir un été… »
Nous avons eu la chance, à Limours, d’accueillir Madame Marie-José Chombart de Lauwe, résistante, sociologue, rescapée des camps de Ravensbrück qui a témoigné avec pudeur de l’irracontable auprès des lycéens. Elle s’adresse aux jeunes en leur disant que: « le crime, c’est le rejet et la haine de l’Autre, que cela peut commencer dans leur classe, dans leur quartier, qu’ils doivent être solidement formés au respect de l’Autre durant toute leur vie civique, et qu’ils doivent tenir ces valeurs essentielles pour l’avenir »…
Cette journée du souvenir, ces témoignages, doivent nous rappeler que des hommes, des femmes et des enfants ont vécu ces événements dans leur chair et que nous devons, plus que jamais, rester fermes dans la défense des valeurs de notre République. La liberté, la démocratie, la tolérance doivent faire sens dans ce monde en perte de repères.
Le 8 mai à 12h, devant le monument aux morts, dans le respect des règles de distanciation, nous commémorerons la victoire de 1945. Se souvenir et commémorer évitent la banalisation de l’horreur et préservent de la récidive. Il incombe à chaque citoyen de perpétuer à sa façon le devoir de mémoire.
Faisons plus que jamais preuve de tolérance pour que jamais nous n’ayons à faire face à l’intolérable.
Bien sincèrement à vous,
Votre Maire,
Chantal Thiriet